Une équipe de l’URAFPA au chevet des éleveurs bovins martiniquais touchés par la crise chlordécone
Dans le cadre du Plan National Chlordécone IV, l'équipe MRCA développe une stratégie opérationnelle avec le soutien de la Direction Générale de l’Alimentation. L’action est menée sur le terrain en collaboration avec la DAAF Martinique et le Groupement de Défense Sanitaire de Martinique (GDSM)...
L'objectif est de valider un outil qui a été développé durant la thèse d'Aurore Fourcot, dans le cadre du projet INSSICCA (www.inssicca.fr). Cet outil permet de déterminer en fonction du niveau de contamination à la chlordécone d’un animal, le temps de décontamination nécessaire pour obtenir une carcasse conforme à l’abattage.
Aurore rentre donc d’une mission en Martinique pour débuter cette expérimentation qui permettra de valider cet outil. Cette dernière consiste à réaliser un prélèvement de sang pour déterminer le niveau de contamination initial de l’animal puis, en utilisant l'outil, à estimer le temps nécessaire de décontamination. Un deuxième prélèvement de sang sera réalisé à la suite de cette période de décontamination pour s’assurer de la conformité de l’animal avant abattage. L’analyse de ce deuxième prélèvement de sang et d'un prélèvement de tissu adipeux issu la carcasse serviront à valider la capacité prédictive de l’outil.
A ce jour, 15 animaux ont déjà été mis en décontamination. L’équipe du GDSM va poursuivre l’expérimentation sur place pour atteindre une cinquantaine d’animaux.
Agnès Fournier et Aurore Fourcot seront en Guadeloupe dès le 15 juillet 2021 pour initier une démarche similaire avec cette fois comme partenaires de terrain SANIGWA et la DAAF Guadeloupe...
lien video de la présentation du projet sur la page facebook de la préfecture de Martinique :
https://fr-fr.facebook.com/prefet.martinique/videos/240197297674296/
Bienvenue à Paula et Camille
Dans le cadre de deux contrats très complémentaires concernant le développement de l'aquaponie, l'équipe DAC a recruté d'une part une post-doctorante allemande, Paula Senff (programme Interreg GR VA Perciponie, avril 2021-décembre 2022), et d'autre part une ingénieure d'étude, Camille Fourrier (programme régional de coopération avec la Ferme de l'Abbaye, juin 2021-août 2023).
Paula a obtenu son doctorat au "Leibniz Center for Tropical Marine Research, Bremen, Germany" (soutenance en mars 2021) dans le domaine de l'écologie aquatique. Elle étudiera principalement les effets de plantes et de biomolécules produits par ces plantes sur le bien-être du sandre. Camille a également une thèse (2020) qu'elle a réalisée à Aix-Marseille Université, Institut Méditerranéen de Biodiversité et d’Ecologie marine et continentale. Elle participera à la caractérisation et à l'amélioration des performances de la ferme aquaponique de l'Abbaye.
Soutenance de thèse de François Le Cor
François Le Cor soutiendra sa thèse intitulée « Etangs et qualité des cours d’eau de têtes de bassins versants agricoles : impact sur le devenir des pesticides et leurs produits de transformation » le lundi 7 juin 2021 à 14h (100% visioconférénce), réalisée à URAFPA, en cotutelle avec l'ANSES (Laboratoire d’Hydrologie de Nancy), co-encadrée par Damien BANAS, Professeur, Univ. Lorraine, URAFPA (Nancy) et Xavier DAUCHY, Ingénieur de recherche, ANSES, LHN (Nancy).
Membres du jury :
Rapportrice :
Laure MAMY, Directrice de recherche, INRAE, ECOSYS (Thiverval-Grignon)
Béatrice MARIN, Professeur, URCA, GEGENA (Reims)
Examinateurs :
Cyril FEIDT, Professeur, Univ. Lorraine, URAFPA (Nancy)
Philippe GUARRIGUES, Directeur de recherche émérite, CNRS, ISM (Bordeaux)
Maurice MILLET, Professeur, Univ. Strasbourg, ICPEES (Strasbourg)
Encadrants :
Damien BANAS, Professeur, Univ. Lorraine, URAFAPA (Nancy)
Xavier DAUCHY, Ingénieur de recherche, ANSES, LHN (Nancy)
Résumé de la thèse :
L’utilisation des produits de protection des plantes (PPP) dans les systèmes agricoles conventionnels depuis les années 1960 a conduit à une large contamination des écosystèmes aquatiques. Des travaux récents ont mis en évidence un transfert de PPP depuis les parcelles agricoles vers les cours d’eau de tête de bassin versant (BV) ainsi que vers les plans d’eau qui ponctuent ces réseaux hydrographiques : les étangs. En aval de ces derniers, les concentrations en PPP dissous mesurées étaient significativement plus basses qu’en amont, traduisant un effet tampon de ces systèmes lentiques.
Dans le cadre des travaux de thèse présentés, nous nous sommes fixés pour objectif d’apprécier, d’une part l’occurrence des PPP au sein de ces masses d’eau de tête de BV, mais également de leurs produits de transformation (TP). Ensuite, nous nous sommes attachés à déterminer l’abattement des PPP et TP par l’étang dans les fractions dissoutes et particulaires. En complément, le suivi de la contamination de différentes matrices environnementales (i.e. eau, sédiments, ichtyofaune) au sein de l’étang a été entrepris dans l’objectif d’apporter des éléments d’appréciation des processus susceptibles d’intervenir dans cet abattement. La mise en place de stations de prélèvement asservies au volume en entrée et en sortie d’étang de barrage a permis un échantillonnage exhaustif des masses d’eau de tête de BV durant un cycle piscicole complet. Ensuite, le suivi mensuel des compartiments sédimentaires et aquatiques, ainsi que l’échantillonnage en début et fin de cycle piscicole des poissons produits, ont permis d’apprécier les contaminations des différentes matrices sélectionnées. La méthodologie analytique mise en œuvre, basée sur la chromatographie liquide couplée à la spectrométrie de masse en tandem a permis la recherche de composés d’intérêts, en lien avec les traitements réalisés sur le bassin versant, dans les différentes matrices échantillonnées.
Ces travaux de thèse mettent en évidence l’occurrence des PPP et de certains TP dès la base du réseau hydrographique. Les échantillons d’eau récoltés attestent de la présence a minima, de cinq composés différents par échantillon, à des concentrations maximales cumulées pouvant atteindre 27 µg/L en amont. Les TP représentent plus de 50 % des composés détectés. En aval de l’étang, les concentrations maximales (2,2 µg/L) ainsi que le nombre de composés détectés sont atténués. Le suivi annuel des volumes d’eau ainsi que des quantités de matières en suspension a permis de réaliser un bilan des flux amont/aval des contaminants, mettant en avant l’abattement de 74,2 % des quantités globales en PPP et TP. L’exploration des compartiments intra-étang met en évidence la présence majoritaire des TP dans la colonne d’eau, et selon les molécules la diminution de leur concentration moyenne au cours du cycle piscicole avec des maximums observés lors des premières précipitations qui font suite aux périodes d’épandage sur les parcelles agricoles. De même, dans les sédiments certains PPP et TP présentent des diminutions significatives de leurs concentrations moyennes au cours de ce cycle. Enfin, nous avons mis en évidence l’accumulation de prosulfocarbe chez trois espèces de poisson d’étang (C. carpio, S. erythrophthalmus et T. tinca) pendant le cycle piscicole, en lien avec la contamination constatée dans les sédiments de l’étang au cours de l’année.
Les résultats obtenus fournissent des données de référence sur l’occurrence des PPP/TP, dans différentes matrices environnementales en tête de BV. Une réduction des concentrations en PPP an aval de l’étang a été confirmée. Ce travail de thèse a permis de mettre en évidence que cet abattement est observable aussi bien pour les formes dissoutes que particulaires des PPP étudiés, mais également pour leurs TP dont l’occurrence s’est avérée déjà conséquente en amont de l’étang.