En Europe, de nombreux petits plan d'eau (PPE) ponctuent le réseau hydrographique sans être intégrés dans la directive cadre sur l'eau (DCE), ce qui rend ces zones peu étudiées. Les étangs font partie intégrante des PPE et sont des zones humides très précieuses, fournissant des services écosystémiques et économiques. En raison de leur proximité avec les terres agricoles, leur statut de contamination est susceptible de changer, notamment en ce qui concerne la présence de produits de protection des plantes (PPP).

La détection de plus en plus fréquente de PPP et de certains de leurs produits de transformation (PT) dans les écosystèmes aquatiques, tels que les étangs, a conduit à l'inclusion de ces substances dans la surveillance des contaminants dans les eaux de surface françaises. En effet, la toxicité potentielle de ces PT soulève de nouvelles questions et suscite un intérêt généralisé quant au risque qu'ils peuvent représenter pour la faune qui habite ces zones.

Notre projet vise d'abord à générer des données sur l'occurrence des PT dans différents étangs, puis à identifier certains effets écotocologiques potentiels associés. Pour ce faire, des essais in vivo ont été réalisés en caractérisant différentes réponses biologiques de crustacés d'eau douce exposés à des PT précédemment identifiés. L'identification des PT par analyse chimique dans 12 sites d'échantillonnage (e.g. des étangs) est présentée. Le travail principal présenté ici tente d'établir un lien entre les données concernant les valeurs écotoxicologiques des PT, générées à partir d'analyses in silico (prédiction QSAR), et celles obtenues en utilisant des modèles in vivo.

Ici, l'accent est mis sur l'espèce Daphnia magna en appliquant le test standard OCDE 202 comme première approche. Après l'exposition, les PT étudiés tels que l'acide 2-chloronicotinique ou le métolachlore CGA 357704 montrent des toxicités différentes, entre eux et par rapport à leurs composés parents (i.e. le boscalid et le S-métolachlore). Cela fournit de nouvelles données sur la toxicité aiguë des PT pour les consommateurs primaires tels que les puces d'eau. Nos résultats suggèrent que ces substances devraient être prises en compte lors de l'évaluation de l'écotoxicité de l'eau des étangs.

En tenant compte des différentes combinaisons de substances quantifiées in situ (dans les étangs) et des plus fréquemment détectées, des cocktails de PPP et de PT seront également testés sur les daphnies. L'algue d'eau douce Raphidocelis subcapitata sera potentiellement utilisée pour être plus pertinent avec le type de PT trouvé, principalement dérivés d'herbicides (i.e. les chloroacétanilides).