En Europe, particulièrement en France, de nombreux petits plans d'eau ponctuent les territoires mais demeurent des zones peu étudiées. Les étangs constituent une partie de ces derniers et servent de zones humides offrant de nombreux services écosystémiques. En raison de leur proximité avec les zones agricoles, ils présentent un état de contamination fluctuant, en particulier en ce qui concerne les pesticides (Slaby et al. 2023; Ulrich et al. 2022). L'augmentation de la fréquence des pesticides et de leurs formes résiduelles (appelés métabolites ou produits de transformation (PT)) dans les écosystèmes aquatiques nécessite l'inclusion de ces substances dans la surveillance de contaminants en milieu naturel (Le Cor et al. 2021). Actuellement, il existe une prise de conscience croissante concernant ces produits pour lesquels peu d’éléments sont connus, en particulier en termes de présence dans l’environnement et concernant leur écotoxicité (Hensen, Olsson, Kümmerer 2020).

Notre objectif ici est de détecter ces produits de transformation dans divers étangs Lorrains afin de recueillir des données sur leur présence et d'identifier par la suite les éventuels effets écotoxicologiques qui leur sont associés. Cette étude a pour double vocation : I. établir des profils de pollution des étangs (n=12) par une analyse chimique ciblant 86 molécules, puis II. réaliser une évaluation du risque environnemental (ERA). Notre évaluation est basée sur les concentrations en pesticides mesurées dans les étangs. De plus, des données écotoxicologiques ont été compilées, en combinant plusieurs sources, afin de calculer un quotient de risque (QR) et d'identifier les PT qui pourraient être nocifs pour cet environnement aquatique spécifique.

Cette étude démontre que le risque dépend à la fois de la diversité des molécules présentes en étangs et des niveaux de concentration qui peuvent constituer un danger pour la faune peuplant cet environnement. La présence simultanée de plusieurs pesticides pourrait augmenter le risque pour les organismes aquatiques. Ce travail apporte les données inédites concernant le risque lié aux pesticides dans un environnement peu étudié, en mettant l'accent sur les métabolites.