Plos Climate, 3 (6), e0000418, pp. 1-25
Zanella, A., Bolzonella, C., Rosatti, M., Longo, E., Banas, D., Fritz, I., Concheri, G., Squartini, A., Xu, G.L., Mo, L., Mozzato, D., Porrini, C., Lenzi, L., Menta, C., Visentin, F., Bellonzi, M., Ranzani, G., Bruni, D., Buson, M., Casarotto, D., Longo, M., Bianchi, R., Bernardon, T., Borella, E., Ballarin, M., Linnyk, V., Pengo, P., Campagnolo, M., Bonneval, K., Udo, N., Bonaventura, V., Mainardi, R., Ihlein, L., Yeomans, A., Hager, H.
2024
Nous avons tenté de considérer l'île d'Albarella comme un modèle pour estimer la capacité des humains et celle de l'environnement à réagir au changement climatique. Sur ses 550 hectares, cette île abrite des centres de gestion, 2800 résidences privées, plusieurs restaurants et hôtels, des magasins, des piscines publiques et privées, un terrain de golf, des plages et des espaces verts aménagés pour satisfaire les 2000 habitants permanents et plus de 110 000 touristes annuels. Nous avons collecté des données sur les variables suivantes : 1) le stockage net de carbone des écosystèmes semi-naturels ; 2) le régime alimentaire des personnes séjournant sur l'île ; 3) l'énergie fossile actuellement utilisée ; 4) la demande en électricité ; 5) les déchets produits ; 6) les transports.
Un modèle de simulation dynamique des émissions de CO2 équivalent (CO2eq) de l'île propose deux scénarios qui illustrent comment ces variables peuvent évoluer au cours des 10 prochaines années si la gestion reste celle d'aujourd'hui, ou si l'on passe à une gestion entièrement photovoltaïque, en proposant de nouveaux régimes alimentaires aux habitants et aux touristes, et en plantant des arbres sur la moitié des pelouses de l'île. Dans le deuxième cas, les émissions de CO2eq sont réduites à 1/4 de la valeur actuelle, les ramenant au niveau d'il y a 50-60 ans. Faire fonctionner les activités touristiques d'Albarella avec une technologie renouvelée et un impact minimal sur les émissions en 2032 produirait 4,8 kty-1 de CO2eq : 14,5 % (0,7 kty-1 de CO2eq) de ces émissions pourraient être stockées dans les écosystèmes de l'île, 25 % (1,2 kty-1) seraient produits par la construction, le fonctionnement et le recyclage des panneaux solaires qui fourniraient toute l'énergie domestique et industrielle nécessaire, et 60,5 % (2,9 kty-1) correspondraient aux émissions pour satisfaire les besoins alimentaires de l'île. Théoriquement, la réponse technologique fonctionne. La mise en œuvre du modèle sur l'île est discutée, ouvrant des perspectives mondiales. En maintenant le niveau de consommation actuel, avec les moyens techniques et naturels disponibles aujourd'hui, il n'est pas possible de descendre en dessous de 20 % des émissions actuelles.