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RP2E INRA Université de Lorraine

Communications

Premières générations de domestication : comment le poisson zèbre (Danio rerio) évolue-t-il dans ce contexte particulier ?

3nd Joint Congress on Evolutionary Biology, 26-30 juillet, Montréal, Canada

Chevalier, C., Praion, M., Lambert, S., Ledore, Y., Lecocq, T., Shahjahan, M.-D., Silvestre, F., Milla, S., Schaerlinger, B.

2024

Le processus de domestication instaure un nouveau contexte d’évolution où les populations domestiquées s’adaptent aux conditions choisies et contrôlées par l’Homme. Cela induit des modifications comportementales, physiologiques, morphologiques et phénologiques chez les individus concernés comparativement à leur ancêtre sauvage. Ces modifications sont similaires chez de nombreuses espèces et sont regroupées sous le terme « syndrome de domestication ». Couramment décrit chez les mammifères, il est peu exploré chez les poissons téléostéens, bien que des modifications similaires aient été observées entre les deux taxons. Toutefois, les études chez les poissons sont souvent limitées à une fonction ou manquent de suivi générationnel rigoureux.

L’objectif de cette étude est d’analyser s’il existe des modifications phénotypiques, physiologiques et moléculaires au cours des premières générations de domestication d’une espèce modèle, Danio rerio. Nous étudions sur 3 générations, issues d’une population sauvage (F0), des fonctions biologiques impactés par la domestication chez les mammifères (croissance, reproduction, bien-être), dans un environnement constant et contrôlé. Les données sont comparées entre générations (F1 à F3) et à une population (Lab), servant de « référence domestiquée ».

Les premières comparaisons montrent que la population Lab a un poids et une taille significativement supérieurs aux premières générations. Des différences comportementales sont également notables, F0 et F1 étant caractérisées par des comportements de stress tandis que Lab adopte un comportement plus agressif. Cependant, aucune différence n’est constatée sur les niveaux de marqueurs de stress.

Ces premiers résultats ne montrent pas de différences entre les premières générations, mais des différences comportementales et morpho-anatomiques avec une population ayant subi plusieurs décennies d’adaptation aux conditions domestiques. Une analyse sur plus de générations nous permettra de savoir quand ces traits sont modifiés. De plus, une analyse similaire sur plusieurs espèces de téléostéens permettra de questionner la pertinence de mentionner ce taxon comme cible du syndrome de domestication.

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